Groix, c'est ça...
Groix, c'est partir d'ici, arriver à Besançon, courrir les rues pour se trouver un passe temps. Repartir de Besançon, arriver à Paris Gare de Lyon, aller à Gare Montparnasse par le métro, les doigts un peu trop dans le nez (mais ça ira quand même). De Paris, aller à Lorient, tomber sur des gens sympathiques qui vous expliquent où est le bus pour aller à l'embarcadère, des gens qui dans leur aurevoir, vous disent "bonnes vacances" en se disant "celle là elle fait plaisir à voir" (moi rien qu'à être moi je me faisais plaisir). Arriver très à l'heure pour le dernier bateau. S'apercevoir qu'il est en retard parce qu'accident pour le port de Groix et se dire que non non ce n'est pas un mauvais présage. Monter sur le bateau, prendre le vent en pleine figure et sentir que déjà nos lèvres ont un goùt de sel. Rentrer dans le bateau et coller sa tête sur la vitre pour voir l'île arriver (alors que c'est le bateau qui arrive, en plus je me suis cognée la tête un bonne dizaine de fois à cause des vagues). Discuter avec des gens sympathiques (encore, et se dire que cette fois c'est un bon présage), qui vous prennent pour une bretonne alors que vous êtes moitié parisienne moitié franc-comtoise (mais peut être que le mélange des deux ça donne bretonne, allez savoir). Voir JM avec son Kway orange sur le port qui vous attend. Trépigner avec lui de la surprise qu'on va faire aux parents. Réussir sa surprise mieux qu'on ne l'avait pensé. Se demander quand même qu'est ce qu'on fout là.
Groix, c'est du vélo sur des vélos tous rouillés, dégonglés, crevés. C'est pédaler pour respirer. (La Globule, j'ai pas fait exprès pour les "é") Aller cueillir des mûres avec son papa et se piquer comme quand on était petite. Se baigner dans une mer très froide et très belle et très salée. Très plein de sable aussi. Faire des barrages de sables de vagues avec Léo et attendre que la mer avale (c'est bosser pour rien en fait). Se mettre dans les vagues et se marrer comme une gamine quand elles vous font rouler comme une machine à laver. Manger des crêpes bretonnes avec du sable dedans (c'est meilleur ça fait croquer). Regarder des dessins animés Walt Disney (les vrais, Rox et Rouky, Robin des Bois et compagnie) et se rendre compte que ça a pas changé, on adore toujours autant ça. Détester le vent. Trimballer du sable partout. Rencontrer des gens qui changent votre vie, celle d'aujourd'hui et celle du passé. En fait celle de demain aussi. Faire des siestes. Se disputer pour savoir qui va faire la vaisselle (et qui l'a faite ce midi). Regarder la mer et se dire qu'elle vous fait peur. Pleurer parce qu'on est fatiguée. Appeler J. qui vous fait rigoler et remet la vie comme elle doit être à ce moment là. Légère, simple, apaisée, apaisante.
Groix, c'est repartir, quand même un jour. Repartir avec Maman Violette et Papa Ti'nouilles. Se faire dorloter comme une petite fille de 7 ans. Prendre des photos sur le bateau. Dormir dans le camion rouge. Faire une pause douceur à Nantes dans la famille. Ecouter de la musique d'ado. Voir la vie défiler par les vitres. Etre préssée de rentrer pour mettre à jour les projets. Avoir peur de pas retrouver le même J. Celui qu'on aime de nous avoir laissée partir pour mieux nous retrouver. Quitter Papa et Maman, trop vite et mal. Retrouver J. Le même.
Groix, ce n'est pas que ça en soit. C'est moi qui suis partie. J'y ai trouvé ce qu'il y avait à trouver. Moi, petite fille, voulant jouer avec la vie, lui sourire, faire un pied de nez au monde d'adultes. Groix, c'est l'île aux fées. Une pause, un rêve, une empreinte...