Ce n'est que ça.
Depuis quelques matins, je déjeune avec les chats, un bouquin et la radio. Enfin, c'est comme si. Je n'accepte pas les chats à ma table. Et je ne peux me concentrer ni sur les mots, ni sur France Inter.
Je rentre dans la chambre, il dort encore. Plus pour longtemps. Son corps est brulant, comme tous les matins. J'ouvre les volets. Le toit est gris. Plus gris que d'habitude. Parce que le ciel est gris lui aussi. Le vent souffle. Je n'aime pas le vent. Un bruit inhabituel. Un bruit qui pousse et casse, rafle.
J'aurai aimé te prendre en photo. Cette photo qui n'exitera jamais que dans ma tête. Toi sur le rocking-chair, sur le lit, les chats à tes pieds. Trônant avec ta guitare. Avec ton air insolent. J'écris toujours la même chose. C'est toujours comme ça. J'aimerai toujours mieux parler de toi que du mauvais temps et du vent qui me fait peur.
D'ailleurs, ça y est, un rayon de soleil est passé par la fenêtre. Je peux éteindre la lumière. Et te voler tes sourires.